LES MALADIES GÉNÉTIQUES DES CHEVAUX DE SPORT


Chevaux de sport : gare au WFFS et à la PSSM

Le WFFS (Warmblood Foal Fragility Syndrom) ou Syndrôme du Poulain Fragile, entraîne chez le poulain une fragilité cutanée extrême causée par un mauvais collagène dans l’épiderme. Les poulains atteints du WFFS ont également des difficultés à se maintenir debout à cause d’une hyperlaxité des articulations. Aucun traitement n’est connu et la durée de vie du poulain malade ne dépassera généralement pas les 8 jours. La maladie est léthale à l’état homozygote, un cheval hétérozygote sera porteur sain. Il convient ne jamais croiser 2 porteurs sains, pour éviter le risque d’un poulain homozygote non viable.

La PSSM1 (polysaccharide storage myopathy) est une maladie génétique présente à la fois chez les chevaux de sport mais elle peut également toucher les chevaux de loisirs ou de trait. Un cheval atteint de la PSSM1 (même hétérozygote sur le gène concerné) présente des anomalies de stockage du glycogène au niveau des cellules musculaires : les signes cliniques sont des difficultés de déplacement liées à de fortes douleurs musculaires (crampes, spasmes) après l’exercice. Dans les cas extrêmes, la PSSM peut mener à la mort. Un cheval porteur de la maladie pourra vivre, à condition d’adapter son travail et ses conditions de vie. Un exercice physique très modéré, une alimentation adaptée, ainsi qu’une vie à l’extérieur sont vivement recommandés. L’IFCE conseille aux éleveurs,  en termes de reproduction, de veiller à ne pas faire naître d’individu homozygote.
Malheureusement, seule la PPSM1 est testable. Il existe également d'autres gènes PSSM (dont la "PSSM2") qui activent la maladie, mais qui ne sont pas encoe testables. 

Plus d’informations sur le site de l’IFCE.

Que vous soyez propriétaire de juments ou d'étalons, si vous prévoyez de les mettre à la reproduction, il est donc vivement recommandé de les tester sur ces maladies.

 

Poneys de sport : myotonie congénitale et HWSD

Si ces termes ne vous parlent pas, alors lisez ces quelques lignes :

La myotonie congénitale est une maladie génétique du tonus musculaire de la famille des paralysies périodiques familiales. Elle concerne principalement les poneys New Forest (et les croisements avec cette race). Pour les animaux souffrant de myotonie, il y a un déséquilibre entre la contraction et la relaxation des muscles. Lorsqu'ils sont sur-stimulés, les muscles se contractent rapidement mais ne se détendent pas de manière aussi rapide, entraînant une raideur des membres et une incapacité de mouvement, voire même une chute. La maladie s’exprime à l’état homozygote seulement, un animal hétérozygote sur le gène concerné sera porteur sain. En élevage il convient donc d’éviter scrupuleusement la production de poulains homozygotes, il faut donc tester les reproducteurs. 
Plus d’informations sur le site du RESPE.

La HWSD (Hoof Wall Separation Disease) est la “maladie de la séparation de la paroi du sabot”. Elle touche, comme son nom l’indique, le pied du poney, et a été repérée pour l’instant sur des poneys connemara. Elle apparaît avant le sevrage et touche les 4 pieds du poney. Elle consiste en la séparation de la paroi dorsale du sabot. Si la maladie est détectée de façon précoce, des soins adaptés peuvent éviter à la maladie d'évoluer. Tout comme pour la myotonie congénitale, la maladie ne s’exprime qu’à l’état homozygote. Les tests génétiques sur les reproducteurs, étalons comme juments, restent la meilleure option pour éviter de faire naître un individu homozygote et donc atteint.

Plus d’informations sur le site de l’IFCE.

 

Chevaux arabes et issus de croisements arabes : CA, SCID, LFS et OAAM

La CA (Abiotrophie Cérébelleuse en français) est une maladie neurologique génétique qui se manifeste chez les chevaux arabes et les chevaux issus de croisements arabes. Parmi les symptômes de la maladie, on trouve l’ataxie ou un manque d'équilibre, un tremblement de la tête, une hyper-réactivité, l'absence de réflexe, une démarche raide avec une action exagérée des antérieurs et une mauvaise perception de l’espace et des distances. Les premiers symptômes sont généralement visibles à partir de 4 mois de vie du poulain.

Le SCID (Severe combined immunodeficiency disease) est une maladie génétique entrainant une diminution des défenses immunitaires. Un poulain atteint souffrira d’un déficit en Lymphocytes B et T et sera sujet au développement de maladies infectieuses. Le système immunitaire d'un poulain atteint du SCID ne lui permet pas de fabriquer ses propres anticorps, ce qui favorise l’apparition de maladies. Dans la majorité des cas, le poulain sera incapable de survivre plus de 45 jours après l’apparition des premiers symptômes.

Le syndrome du poulain lavande (LFS) est également une maladie génétique qui affecte le système nerveux des chevaux, en particulier chez ceux de race Arabe et leurs descendants issus de croisements. Les poulains touchés par cette maladie présentent des symptômes tels qu'une dilution de leur robe, une incapacité à se tenir debout ou se retourner, ainsi que des mouvements incontrôlés des membres. Malheureusement, ces poulains sont souvent euthanasiés dans les deux premiers jours de leur vie.

Plus rare encore, la malformation occipitale atlanto-axiale (OAAM) est un défaut de développement qui provoque une compression de la moelle épinière supérieure, entraînant des lésions neurologiques. Les symptômes vont du manque de coordination et de la faiblesse des membres à la paralysie des membres antérieurs et postérieurs. Le plus souvent la maladie affecte lourdement la qualité de vie du poulain et conduit à l’euthanasie

Ces 4 maladies s’expriment à l’état homozygote du gène concerné, les animaux porteurs d’un seul allèle muté seront donc porteurs sains. Pour maîtriser le problème et procéder à des croisements sans risque, il est donc indispensable de tester les reproducteurs

Plus d’information sur le site de la World Arabian Horse Organization.

 

Il est donc important de comprendre que des individus, étalons ou juments, peuvent être en excellente forme et totalement asymptômatiques, et pour autant être porteurs d’un gène véhiculant une maladie génétique grave. Ainsi, même si 2 ou 3 générations de chevaux ne présentaient aucun signe de maladie, le gène est peut être présent. Ce n’est qu’assez récemment que la science a mis en évidence des gènes de maladies génétiques chez les chevaux, et mis au point des tests permettant de les dépister. Il est important que les éleveurs profitent de ces progrès et testent leurs reproducteurs.

Remarque : Certaines autres maladies génétiques sont également présentes chez les chevaux de trait et les chevaux américains. Il est donc également recommandé aux éleveurs utilisant des reproducteurs issus de ces races, de procéder aux tests nécessaires.